Bilan de l’année : les tendances en aménagement paysager qui ont marqué l’année 2021

Un bilan pour une année haute en couleur pour le secteur de l’aménagement paysager. 2021 a commencé par une forte incertitude en raison de la COVID-19. Les douze derniers mois ont été de vraies montagnes russes, entre les hauts des projets qui battent leur plein et les bas reliés aux pénuries de plantes et de main-d’œuvre.

Avant de clore l’année et de se tourner vers l’avenir, revenons sur certaines des meilleures et des pires tendances de 2021 :

 

Personne n’est à l’abri de l’influence de la politique, pas même notre industrie !

Commençons par l’éléphant dans la pièce : le plan d’investissements dans les infrastructures de 1200 milliards de dollars (lire en anglais). Ce plan devrait stimuler la création de projets d’aménagement paysager dans les villes à la grandeur des États-Unis. Les travaux publics ne peuvent pas creuser de routes et construire de ponts sans faire appel à des concepteurs paysagistes pour apporter la touche finale afin d’embellir et d’entretenir les espaces verts.

De plus, ce plan consacre quelques 47 milliards de dollars à la protection des infrastructures contre les impacts des changements climatiques (lire en anglais). Les entreprises d’aménagement paysager et les architectes sont les mieux placés pour proposer des solutions de plantation qui combattent les problèmes environnementaux.

Le gouvernement canadien prend lui aussi des initiatives, comme l’indique son intention d’allouer 3,2 milliards de dollars sur 10 ans à la plantation d’arbres.

Les décisions du gouvernement ont également redressé un tort cette année. Les permis de travail temporaire avaient été suspendus au plus fort de la pandémie. Après l’assouplissement des restrictions, environ 22 000 de ces permis ont été accordés (lire en anglais) aux travailleurs immigrants. La pénurie de main-d’œuvre reste un sujet brûlant dans l’industrie. Un nombre considérable d’entreprises dépendent de ces permis pour pallier le manque d’effectifs pendant leurs mois d’été occupés.

 

Certaines tendances n’étaient pas les bienvenues. Que ce soit la vague de froid au Texas, les vagues de chaleur extrême en Colombie-Britannique ou l’ouragan Ida, mère Nature a vraiment mis notre industrie à l’épreuve en Amérique du Nord.

Les entreprises de tout le continent ont appris à s’adapter sans préavis. Les conditions météorologiques extrêmes nous ont appelés à être mieux structurés et à toujours avoir un plan B. Par conséquent, plusieurs d’entre nous mettent maintenant en place des procédures d’urgence pour assurer la sécurité de notre personnel, de nos chauffeurs et de notre inventaire.

Bien que la situation ait été désastreuse pour plusieurs d’entre nous, nous sommes aussi robustes que les mauvaises herbes qui envahissent nos espaces verts et dont nous tentons de nous débarrasser sans relâche !

 

Quelques bonnes nouvelles : l’engouement de l’industrie pour les plantes indigènes ne cesse de croître avec les années. La durabilité et l’utilisation de plantes indigènes pour lutter contre les changements climatiques demeurent les tendances indéniables des événements de 2021.

De plus, l’année a été marquée par la tendance des gouvernements à encourager l’augmentation du couvert forestier en zone urbaine, ce qui a stimulé la demande de matériel végétal, en particulier celle pour les arbres matures, qui a atteint un niveau sans précédent.

Les espaces verts en zone urbaine ne font pas qu’augmenter la valeur des propriétés, ils réduisent les niveaux de pollution et atténuent l’intensité des vagues de chaleur (lire en anglais). Nous avons subi les aspects négatifs des changements climatiques de première main. Autant profiter de la solution !

Sur ce point, adieu à la monoculture, la tendance est à la polyculture. L’écoconception ne concerne pas que les plantes. Cette année, mettons la santé des sols au centre de nos préoccupations.

 

Vous aurez sans doute compris qu’il est impossible de souligner les bonnes nouvelles sans revenir aux moins bonnes. À savoir, les pénuries de plantes et de main-d’œuvre.

Le début de l’année a été marqué par des pénuries de plantes dues à plusieurs facteurs. Un nombre restreint d’employés pouvaient travailler dans les serres et entretenir le matériel et les semis en raison des restrictions sanitaires en place pour limiter la propagation de la COVID-19. Ensuite, l’arrivée de la vague de froid du Texas a exacerbé les pénuries en réduisant davantage la quantité de matériel végétal sur le marché.

Mais la pénurie de main-d’œuvre ne date pas d’hier. Le retour des permis de travail temporaire a aidé, mais il ne suffit pas à pallier le manque de travailleurs dans l’industrie. Les travaux précédemment reportés ont été remis à cette année, mais les entreprises ont tout de même eu du mal à trouver du personnel pour rejoindre leurs équipes.

Alors que les mesures de distanciation physique ne déterminent plus le nombre d’employés pouvant travailler dans un même espace, le manque de main-d’œuvre persiste. Par conséquent, les problèmes de chaîne d’approvisionnement sont bien enracinés. Nous ne sommes pas sortis du bois !

 

Ces dernières sont reparties de plus belle, doublant presque par rapport à l’an dernier ! L’industrie a vu une certaine dynamique de regroupement se développer, avec la fusion de petites pépinières ou leur acquisition par de plus grosses compagnies.

Certains des grands noms du paysagement ont uni leurs forces — pensons à Aspire, acquis par Service Titan, partenaire de SiteOne, et LMN, qui a acquis Greenius. Quel effet ces fusions auront-elles sur l’ensemble de l’industrie ? Seul le temps nous le dira. Dans tous les cas, être à l’avant-garde de ces grands changements est très excitant.

 

La pandémie est loin d’être terminée, mais la situation s’est grandement améliorée depuis le cauchemar qu’a été l’année 2020. Le principal fait saillant après une année d’incertitude et d’isolement : Les événements de l’industrie sont de retour !

Les taux de vaccination ont augmenté, les restrictions ont diminué et finalement, les acteurs de l’industrie ont pu se réunir à nouveau. Plusieurs des événements favoris, tel que l’Expo Québec Vert, ont fait leur retour, offrant une interaction en face à face dont tout le monde avait besoin.

2021 est arrivée comme le beau temps après la pluie. Les tendances paysagères qui ont défini l’année étaient pour la plupart positives, mais présentaient néanmoins de gros défis. La route qui nous attend est encore parsemée d’obstacles, mais notre industrie en a déjà surmonté beaucoup. Espérons que 2022 soit meilleure et qu’elle pave la voie de l’ère post-pandémique pour l’aménagement paysager !