Rapport 2022 sur les pénuries de plantes : 3 faits saillants
En 2021, l’industrie de l’aménagement paysager a traversé une pénurie de plantes sans précédent. Plusieurs facteurs, tels que la vague de froid au Texas, jumelés à la pénurie de résine plastique, ont contribué à la rupture de stock de nombreuses plantes et de nombreux arbres populaires. Un an plus tard, prenons le temps d’évaluer la situation. En bref — la route du retour à la normale risque d’être longue. Les données recueillies dans le rapport 2022 sur les pénuries de plantes (lire en anglais) pourraient aider les acteurs de l’industrie à ajuster leurs processus pour s’adapter pour l’année à venir.
Voici quatre points de données cruciaux de l’industrie de l’aménagement paysager tirés du rapport de GoMaterials.
63 % des pénuries dans le sud-est des États-Unis touchent les catégories d’arbustes, de vivaces ou de graminées ornementales
Les données du rapport révèlent quelles catégories spécifiques sont les plus durement touchées par les pénuries, indiquant des tendances plus importantes. Par exemple, l’aménagement paysager ayant recours à une gestion intelligente de l’eau gagne en popularité dans plusieurs États américains, et les règlements et les mandats émis pour les plantes et les arbustes robustes font augmenter la demande pour de tels matériaux. C’est la catégorie des arbustes qui connait les plus fortes pénuries avec 25 %, suivies par les vivaces et les graminées ornementales avec 19 % respectivement.
Une autre tendance importante est la période de remplacement plus longue des plantes. L’utilisation de matériel végétal plus jeune ou de plus petite taille pour remplacer les spécifications demandées semble avoir prolongé le temps nécessaire aux pépinières pour rebâtir leurs inventaires. Seulement deux plantes incluses dans l’édition 2021 du rapport (Muhlenbergia capillaris et Asparagus densiflorus) ont réussi à atteindre un remplacement partiel en 2022.
80 % des arbres en pénurie dans le nord-est des États-Unis sont des conifères ou des arbres
Plus au nord, 80 % des arbres et des conifères sont touchés par les pénuries. La disponibilité limitée des jeunes arbres (fouets) depuis 2021 en raison des contraintes liées à la main-d’œuvre et à la chaîne d’approvisionnement semble être le facteur sous-jacent des pénuries dans le Nord.
Sans fouets, et avec de plus longs délais nécessaires pour atteindre les spécifications attendues, la plupart des producteurs en gros peuvent se retrouver dans l’incapacité de répondre à la demande pendant longtemps, surtout pour les conifères et les arbres à plus lente croissance. Le ginkgo, par exemple, se trouve à l’heure actuelle dans un état de pénurie « chronique », et la reprise risque de prendre du temps. Son taux de croissance plus lent rend certains grossistes réticents à l’avoir en stock puisqu’il représente un investissement insoutenable. D’autre part, les urbanistes continuent de le demander en raison de sa capacité à résister à l’environnement des villes. L’Ostrya virginiana et la Maackia amurensis représentent également d’excellents exemples qui suivent le même schéma de croissance lente et de forte demande provoquant une pénurie.
Hausse des prix de 16 % en moyenne dans toutes les catégories et pour toutes les tailles
L’interprétation des données de l’industrie de l’aménagement paysager peut devenir plus difficile en ce qui concerne la tarification. Établir des références universelles devient complexe puisque les prix fluctuent en fonction des saisons, des sous-régions, de la qualité, des spécifications, et de bien d’autres facteurs. Cela dit, les tendances plus larges des prix couvertes dans le rapport sur les pénuries de plantes de 2022 peuvent toujours être utilisées comme indicateurs de la direction des prix.
Pour commencer, tous les matériaux des catégories les plus communes se vendent en moyenne 16 % plus cher qu’en 2021. Par contre, la hausse du pourcentage varie considérablement selon les tailles spécifiques de chaque catégorie. Par exemple, les arbustes vendus dans les pots d’un gallon dans le sud-est des États-Unis connaissent la hausse de prix la plus élevée parmi toutes les catégories de plantes avec 40 %, tandis que les tailles de 15 gallons ne rapportent qu’une augmentation de 5 %.
De plus, les prix fluctuent aussi en fonction des catégories de matériaux. Les arbres et les conifères du nord-est des États-Unis, par exemple, suivent une courbe de hausse des prix légèrement différente. Alors que les prix des arbres de gros calibre de 2 à 4 pouces ont augmenté de 11 % à 47 %, les hausses ne touchent pas toutes les tailles de conifères. En effet, le prix des conifères cultivés en pot de 3 gallons a chuté de 42 %. Notons cependant que même les tailles qui enregistrent une baisse du prix moyen n’ont pas encore atteint leurs niveaux d’avant 2020.
Enfin, les tendances des prix permettent souvent de déterminer la gravité de la pénurie. Ce n’est pas un hasard si les prix moyens des plantes en reprise partielle comme la Muhlenbergia capillaris ont connu une légère baisse.
En bonus : données importantes sur les tailles
Deux rapports consécutifs sur les pénuries indiquent que ces dernières se déplacent des grandes aux petites tailles, ce qui constitue une donnée importante. Bien que les tailles de pots de 3 gallons (avec les spécifications attendues) soient les plus difficiles à trouver comme l’indique le rapport de 2022, un examen plus approfondi d’espèces spécifiques dresse un portrait tout autre. Prenons l’exemple du Myrica cerifera (cirier). Dans l’édition 2021 du rapport, seules les tailles de 15 gallons ou plus étaient plus difficiles à trouver. En comparaison, même les tailles de trois et sept gallons se font rares en 2022. Cette tendance peut probablement être expliquée par les stratégies de remplacement à court terme mises en place l’année dernière pour tenter de combler l’écart en utilisant des spécifications plus petites, affectant ainsi l’inventaire futur.
Étant donné que les matières végétales peuvent représenter jusqu’à 30 % des coûts totaux des entreprises d’aménagement paysager, toute fluctuation de leurs prix ou de leur disponibilité peut provoquer une onde de choc dans l’industrie. Les pénuries chroniques de plantes en 2022 sont le point culminant de l’évolution de la dynamique du marché et sont responsables du ralentissement de la reprise de l’industrie. De plus, avec un taux d’inflation plus élevé et l’incertitude quant aux perspectives de croissance, certaines des estimations actuelles des coûts des matériaux et de la main-d’œuvre pourraient à nouveau changer en cours d’année. Cependant, savoir où nous en sommes aujourd’hui en tant qu’industrie en matière de disponibilité et de prix sera crucial pour permettre aux entreprises d’aménagement paysager de prospérer.
***
Continuez à explorer en profondeur la disponibilité des plantes et les tendances des prix en téléchargeant votre copie gratuite du rapport sur les pénuries de plantes 2022 (lire en anglais)! Vous avez déjà lu le rapport ? Dites-nous ce que vous aimeriez découvrir ensuite sur les médias sociaux !